Encore une fois c'était en balade que je me décidais de partir, accompagnée d'une "amie" que je ne connaissais pas encore très bien. Un peu triste d'avoir laissé Lulu à la maison je rejoignais l'écurie pour y retrouver le beau September que j'avais déjà rencontré plusieurs fois. Si ma chère et tendre m'avait prévenu qu'il était du genre à décider qui le monterait, le courant était tout de suite bien passé entre nous et depuis nous formions une sorte de duo qui semblait bien fonctionner. 

Je n'étais sortit qu'une fois en balade avec lui, je ne le connaissais donc pas encore très bien mais je comptais apprendre à le connaître, ainsi je passais par la sellerie récupérer ses affaires avant de le retrouver dans son boxe. 

Pas très câlin je lui offrais une simple grattouille entre les oreilles avant d'entrer dans son boxe pour le panser comme il se devait et le rendre tout propre, tout en démêlant ses crins avec mon super démêlant magique, puis je le sellais avec une selle de western mixte en cuir brun clair et un tapis navajo gris pour ensuite le brider avec son filet assortit au tapis. J'enfilais ma capuche, car je suis une cowgirl moderne, et nous partions vers la cour où Anna nous attendait déjà. 

Je la saluais brièvement avant de ressangler et de me mettre en selle sur le bai brulé qui attendait avec impatience, oreilles en avant, que nous partions. Je laissais les rênes posées sur son encolure le temps de dire bonjour à l'autre cavalière avant de les prendre dans la main droite, bras gauche le long du corps, et de lui proposer de partir, l'étalon en tête car préférant être devant.

En tête avec September Anna se contentait de nous suivre, ignorant encore le chemin que j'envisageais de nous faire prendre. Je me tournais, mes cheveux soulevant légèrement ma capuche, et lui disais en tirant la langue :

• Le petit bois, y'a des super pistes de galop là-bas et j'ai envie de voir ce que Sept à sous le capot!

Je flattais de ma main libre l'encolure de l'étalon paint qui avançait d'un pas enjoué, oreilles en avant et demandant à trotter, vraiment impatient de pouvoir se défouler, ce qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire depuis un moment à cause du manque de cavalier de western et de cavalier pouvant monter sur son dos tout court.

Je pressais les flancs de l'étalon qui prit le trot sans plus attendre. Contrairement à Anna je trottais assis dans ma confortable selle western, laissant l'étalon se dégourdir les membres tandis qu'il cherchait à aller toujours plus vite, et heureusement pour moi il était respectueux et ne partirait pas au galop sans mon accord.

On m'avait prévenu que l'étalon était du genre rapide, pas méchant mais juste rapide, et je n'y voyais pas d'inconvénient, j'aimais la vitesse, mais je pouvais comprendre qu'une moins expérimenté puisse être en position inconfortable dans cette situation, surtout vu sa réputation de "méchant pas gentil".

Au bout de l'allée je reprenais le pas en ramenant légèrement les rênes à moi. L'avantage des chevaux western était qu'ils étaient éduqués à être montés rênes longues et à réagir au contact léger des rênes, alors je n'avais pas de problème de ce côté là.

Un oiseau s'envola lorsque nous passions, un autre cheval aurait pu se laisser surprendre et faire un écart mais le bai brûlé se contenta de tendre une oreille pas réellement intéressée vers le bruit du piaf, je caressais, contente de voir que les légendes urbaines à son sujet étaient vrai, et me tournais vers Anna :

• Vivement l'heure de galoper, j'ai l'impression que Sept aussi est impatient!

En effet, à peine le mot "galop" prononcé que l'étalon accélérait l'allure, en avant, prêt à partir, malheureusement pour lui ce n'était pas pour tout de suite, et il devrait prendre son mal en patience!

Rapidement Anna nous proposait de galoper et le jeune September s'excitait sous ma selle, visiblement impatient de se dégourdir, j'acceptais et talonnait l'étalon, main au niveau du garrot, rêne surélevé, poussant l'étalon qui faisait de grandes foulées énergiques.

On m'avait prévenu qu'il aimait la vitesse, et le paint horse traçait ni plus ni moins, crinière au vent, oreilles vers l'avant, piétinant les feuilles d'arbres orangées et soulevant un nuage de poussière lorsque ses sabots martelaient le sol.

Je le laissais galoper à une bonne vitesse, suffisamment pour me donner des ailes et me griser par l'adrénaline, et lorsque le chemin tournait l'accompagnais au mieux. Nous continuons tout droit ainsi,  jusqu'à ce qu'il soit temps de ralentir.

Bon cheval il repassa au pas en quelques secondes, juste en répondant à mon poids du corps et ma légère pression sur les rênes que je ramenais à moi. Je flattais alors chaleureusement son encolure, me tournant vers Anna, une main sur la croupe du bai brûlé :

• Alors? Tu les a trouvé comment?